Aujourd’hui la région lyonnaise est à l’honneur avec ce superbe mix du français Seb Demarais alias Azerty. Une sélection massive de grands noms tels que Moritz Von Oswald Trio, Shackleton, Hard Trax aka Richie Hawtin & Matthew Hawtin ou encore DBX aka Daniel Bell. Et comme on savait pas trop quoi vous dire de plus au sujet de ce mystérieux personnage qu’est Azerty on s’est dit qu’une petite interview serait la meilleur façon de vous le faire découvrir.

Salut Seb, peux tu nous retracer ton parcours dans la musique ?

Je suis issu d’une famille de musiciens et surtout de mélomanes, nous avons mes soeurs et moi toujours été entouré de musiques. Je me souviens de jeux autour de la musique et de collections de vinyls impressionnantes. Mon père nous a initié aux compositeurs classiques et au jazz et ses dérivés, tandis que ma mère s’est chargée de nous faire découvrir la scène alternative, rock progressif et électronique avec des disques comme ceux de Kraftwerk, Jean-Michel Jarre ou Vangelis et Tangerine Dream. Donc on peut dire que dès mon enfance j’ai été sensibilisé aux synthétiseurs et autres boîtes à rythmes.

Ma première rencontre avec l’univers techno/house date de 1995, lorsque d’anciens potes de lycée avec qui on avait monté un groupe de trash métal (reprenant Sepultura et Slayer et où je jouais de la guitare avec cheveux longs et canettes de bière tièdes) m’ont amené à un Teknival à Gruissan. Ce fut pour moi une révélation, j’ai eu l’impression qu’enfin une scène correspondait à ce que je cherchais. Liberté totale, musique puissante, sans messages politiques ou nous racontant les désarrois amoureux de son interprète, un public varié où toutes les catégories sociales, toutes les ethnies se retrouvaient dans un esprit de fête.
Quelques mois de rave sauvages intensives et très vite je me suis dirigé vers le clubbing.
A l’époque je vivais à Paris, j’ai donc écumé les respects du Queen, les premières soirées et after du Batofar, les Folies Pigalle, l’enfer qui était à Montparnasse et bien sûr le Rex.
Alors le mouvement était encore assez frais, et il était facile de nouer des contacts aussi bien avec les organisateurs que les dj eux mêmes ou de discuter avec des « grands frères » qui avaient connu les tout débuts et ainsi de développer sa culture du mouvement. La « House Nation » était une réalité.
Quelques années de clubbing à travers l’Europe, de rave et de festivals et nous arrivons en 2000 où j’ai eu la chance de rejoindre l’équipe du Why Not à Pau pour une aventure qui durera 6 ans. 6 ans d’organisation de fêtes, de booking, qui nous ont permis de faire jouer des artistes comme John Thomas, Jack de Marseille, Trevor Rockcliffe, Laurent Ho, Torgull, Jérôme Pacman, Dan Ghenacia et à peut-près toute la scène de cette époque.

Entre temps j’ai eu la chance de travailler quelques temps au sein de DV2 avec Fabrice Gadeau et son équipe, qui organisaient entre autres les soirées Automatik du vendredi soir au Rex.
Je garde de cette époque d’excellents souvenirs, et grâce à ce que m’a appris Fabrice, puis grâce à la confiance de Valery B j’ai commencé à organiser mes propres soirées en club. Pensant alors que Paris n’attendait pas après moi, j’ai décidé de le faire à Pau, afin d’intégrer mes potes du Why Not puis aussi pour ne pas me retrouver sur un marché saturé d’organisateurs (oui déjà).
Très vite le démarchage et convaincre des limonadiers de faire jouer des dj et de les payer m’a soulé, je raconte souvent l’anecdote de ce patron de club qui a refusé Chloé qui alors commençait à avoir une petite notoriété pour faire jouer le dj de l’antenne locale de fun radio.
Ma dernière participation à un gros événement en tant que co-organisateur date de 2006 où nous avions organisé une soirée au Zénith de Pau avec Luke Slater, Deetron et Trevor Rockcliffe en tête d’affiche. Succès public et critique mais gouffre financier qui nous a tenu éloigné du cirque quelques temps.
Par la suite ce fut l’aventure « Southnoise » petite association mais dont le potentiel et la démarche artistique m’a plu, création d’un label ACME Records et organisation de diverses manifestations culturelles autour des arts électroniques.
Aujourd’hui j’ai complètement arrêté pour me consacrer à retrouver une santé et une activité professionnelle, plus stable, mais je dois avouer que les montées d’adrénalines et de stress que procure la casquette d’organisateur me manque et qu’il n’est pas impossible que je craque bientôt 😉

En tant que dj, comme j’ai toujours été entouré d’artistes, connus ou pas et qui ont beaucoup de talents, j’ai pas osé m’y mettre de façon officielle avant 2009, et les premiers softs de mix, au départ pour entendre la musique dont j’avais envie quand j’avais envie, puis je me suis laissé prendre au jeu et l’envie de partager et d’avoir des dates m’a travaillé. Je n’imaginais pas alors m’embarquer dans des prises de tête sur l’intégrité de mon choix technique et encore moins à devoir me battre avec 1000000000 de dj aussi talentueux que moi pour jouer une heure dans un bar, du coup je ne fais jamais de démo, j’ai un compte soundcloud et une page fan donc on peut me trouver pour qui serait intéressé, mais j’ai pas envie de me prendre la tête et perdre la passion qui m’anime :)

T’es-tu attaqué à la production ?

Absolument pas, c’est un autre niveau musical pour moi, autant mixer m’a semblé évident et instinctif car c’est une question de rythme et après d’harmonisation des sons tandis que composer implique pour moi un bagage culturel musical que je n’ai pas, savoir lire et écrire une partition, faire des arrangements, placer une orchestration, et en plus j’ai la flegme d’apprendre à me servir d’Ableton, dont j’ai une version complète sur l’ordi que je n’ai jamais ouverte. Il y a déjà assez de bouses qui sortent chaque semaine sans que j’aille rajouter les miennes, je suis dj pas musicien, d’autres font ça très bien et leurs musique me suffit à m’exprimer.

Niveau influences tu puises chez qui ta dose chronique ?

Mes influences et inspirations sont plus à chercher du côté de Pink Floyd, Can, la scène new wave des années 80, le hard rock ou bien sûr la funk et le jazz que dans les artistes électro proprement dit.
Pour cette scène ceux qui m’inspirent et me donnent encore envie sont les artistes Karat, Villalobos, UR, des gens comme Antislash donnent un coup de frais sain et salvateur, Perlon, et j’en oublie, pardon.

Tracklist :

1. Moritz Von Oswald Trio – Dark [Honest Jons Records]
2. Ghosting Season – A Muffled Sound Of Voices (Feat. Knox) [Last Night On Earth]
3. Moritz Von Oswald Trio – Club [Honest Jons Records]
4. Marcelo Rosselot & Francisco Allendes – Peter Veneno [Cadenza Lab]
5. Dubphone – Desolee [Monique Special]
6. Argenis Brito – Morning Noise (Rey Del Orinoco aka Pier Bucci Remix) [Tenampa Recordings]
7. Marcelo Rosselot & Francisco Allendes – Neo [Cadenza Lab]
8. Bunni Splanchnik – Raw Shanga [Veryverywrongindeed Recordings]
9. Shackleton – Next To Nothing (Guillaume The Coutu Dumonts Remix) [Crosstown Rebels]
10. Nyma – Brain Crunch [Items & Things]
11. Populette – Hell’s Pass [Items & Things]
12. Laurine Frost – Olive’s Destiny [Archipel]
13. Laurine Frost – Circulation [Thema]
14. Hard Trax aka Richie Hawtin & Matthew Hawtin – Electrophunk [Probe Records]
15. DBX aka Daniel Bell – Loosing Control [Accelerate]
16. Jesse Voltaire – No Thrills [Archipel]

Artist: Azerty | Episode: 121 | Labels: Acme Records, Southnoise | Info and download here.