Nicola Kazimir est un des quatre piliers du collectif Suisse Les Points – et du label éponyme, aux côtés de Audino, Barbir & Louh. Originaires de Zurich, Les points pratiquent une micro-house des plus léchées et nous laissent en suspension jusqu’à la sortie de leur 5ème opus prévu pour Février / Mars 2015 . Nicola nous a ouvert les portes de son univers musical à travers notre désormais incontournable Instant T.

Le track idéal pour détruire un dancefloor ?

Question piège…ça dépend, chaque dancefloor a son propre track destructeur. Mais si par Destructeur, tu entends Puissance et Sauvagerie, je ne peux que m’orienter vers Baby Judy de Daniel Bell.

Le track idéal pour commencer un set ?

Qu’il s’agisse d’un set ou d’une intro, il est important de commencer au plus bas afin de faire place à l’évolution. A nouveau je suis tiraillé entre plusieurs tracks, ça dépend surtout du style dans lequel tu souhaites t’aventurer au long de ton set. Ca peut être de la World Music, comme un son Cosmic, Ambiant ou minimaliste avec des « clicky drums & leads ».

Le track idéal pour avoir le smile ?

Un petit Ivoirien de Francys Bebey ! C’est un des mes albums préférés en termes de musique africaine. On y trouve un esprit et un groove très distinctifs de la musique occidentale. J’suis jamais allé en côté d’ivoire mais ça m’évoque le bonheur dans son plus simple appareil.

Le track idéal pour se délecter d’un 18 ans d’age dans un fauteuil au coin du feu ?

Je me projette dans le temps, cheveux grisonnants, à l’âtre de la cheminée à me remémorer les bons sons d’antan…C’est un zikos tellement talentueux, vraiment dommage que ça se soit finit ainsi pour lui…mais bon c’est un noble héritage pour nous j’imagine…Tout est dans la maîtrise des temps et contre temps qui donne un groove incomparable. C’est clairement mon guitariste blues préféré et de loin. Merci à Camiolo de m’avoir fait découvrir cet artiste !

Le track idéal pour replonger en enfance ? 

Un theme de Street Fighter II, sans aucun doute ! J’avais 4 ou 5 ans à l’époque et je ne parlais pas encore correctement mais je me démerdais plutôt bien avec Sagat ! C’est un « bad ass »’ et le fond d’écran correspond bien au personnage. Si tu joues avec Ryu ou Ken, tu peux facilement passer à Sagat après. J’ai joué aux jeux vidéos tout au long de ma vie et ça a notamment été mon premier contact avec la musique. Je suis reconnaissant de travail effectué par les ingénieurs & techniciens – son japonais qui ont transformé des sonorités complex en sons 8 bits. C’est toujours en moi aujourd’hui, je peux pas m’empêcher de faire du « bitcrush ».

Le track idéal pour te réveiller ? 

J’suis pas un adepte de la réalité…j’aime rester rêveur et profite de mon imaginaire dans mon sommeil. Mes rêves se caractérisent par différentes phases émotionnelles représentant chacune, un thème : la Beauté, le Surréalisme, la Mémoire, le Futur, l’Echec et l’Etrangeté. Ce track de Drexciya est représentatif de l’étrange beauté du rêve dans chacun de ses recoins.

Le track idéal à n’importe quelle heure ? 

Mon premier track explore la beauté du minimalisme. J’ai fait mon premier pas dans ce monde à 17 ans (avant ça, je jouais des tracks vraiment pourris avec des effets dégueulasses à tout va).
Ca reste un des meilleurs djs (et ami) au monde qui nous a introduit dans le milieu à Zurich et a contribué à faire de nous, ce que nous sommes actuellement.

Le track idéal pour caractériser tes productions ?

J’aime me contraindre au minimalisme et à la répétition. Et c’est un travail sans fin, on peut toujours faire plus (en fait moins…). C’est du boulot de faire évoluer une boucle pour qu’elle ne soit pas relou à la longue. A nouveau, je suis mitigé…c’est une quête de la boucle sans fin en 4/4.

Baby Ford est l’exemple même de cette philosophie de production. Il y a tellement de diversité, je pense que chaque track partagé avec vous représente cette vision de la musique.

Le track idéal pour résumer tes inspirations musicales ? 

Cette société dans laquelle nous évoluons est polluée par l’information de masse, même dans la musique. Ca affecte négativement nos sens.. D’une façon, on se métamorphose en marionnettes insatiables sous tout point de vue. Dans la musique électronique, ça se caractérise par des tracks émotionnellement vides qui fonctionnent uniquement sur des breaks bourrés d’effets ayant pour vocation de faire péter un gros kick à l’issue. La constante n’est pas assez travaillée, voire inexistante, et c’est le problème de beaucoup de productions. Elles manquent d’intemporalité, font languir l’audimat et repartent le temps d’un instant…à mon sens, la musique devrait refléter l’infinité plutôt que l’instantanéité. Un track intemporel se doit d’être réduit au maximum (à chaque genre son minimalisme). L’épuration doit se faire à répétition, comme un système de calque. C’est à travers la réduction que l’on peut vraiment suivre la beauté de la constance et de l’évolution dans la répétition. C’est ça la vie !

Le track idéal en after ? 

Difficile de choisir parmi les tracks d’Isherwoord…enfin celui-ci représente bien l’after à mes yeux, crasseux à souhait !

Nicola Kazimir is a talented producer and activist of Swiss record label Les Points with Audino, Barbir & Louh. They’ve released four gems so far and are currently working on the 5th opus that should be released in February / March 2015.  By then, let’s have a look at Nicola’s Instant T who gently answered our questions…

Best track to slaughter a dancefloor?

I can’t really tell you which – in my experience every dancefloor has it’s own « slaughter track ». But if slaughtering equals pure power and rawness – I can’t think about anything other than Dan Bells Baby Judy.

Best track to start a set?

For a recorded set or an intro – things should start as reduced as possible – so there is lots of room for constant progression. I can’t really tell which is the perfect one, depends on to which style you want to progress later in your set. It can go from world music, cosmic, ambient or just to clicky drums with leads.

Best track to make people smile?

Un Petit Ivoirien from Francys Bebey is one of my favorite african albums of all time. You’ll experience a mood & groove you won’t find in western culture. Never been to Ivory Coast – but I can imagine the pure hapiness in the simplest of forms there.

Best track with an 18 year old wine sitting in a rocking chair next to the fireplace?

I imagine being an old man and reminiscing about good old music by the fireplaces. Such a talented musician – pitty what happened to him – but that helps the legacy I suppose. It’s about the subtile swinging shuffle grooves timed in perfection. Surely my favorite blues guitarist by a mile. Thanks to Camiolo for showing me this some years ago.

Best track to dive back into childhood?

Has to be a stage theme from SFII. Being 4-5 years of age at that time I couldn’t even speak properly – but I executed those combos very well. I choose Sagat, cause he’s bad ass (and has the most fitting visual background). If you played Ryu and Ken – you easily could switch to Sagat and spam those tigers. Gaming had been a constant all my life and my first contact with music. Im grateful to all those amazing japenese sound technicians who transformed diverse complex genres into 8-bit sounds. It still influences me today – I can’t recall a track which I don’t bitcrush.

Best track to wake you up?

I don’t like waking up. I really like to dream and I do that everytime I sleep.
My dreams run throught different kind of phases or emotions – Beauty, Surrealism, Memory, Future, Failure, Weirdness. I think this Drexciya track captures the weird beauty of dreams in every single aspect.

Best track at any time?

My first track which explored the beauty of reduction. It got me into this world when I was 17 (before I used to play really shitty overeffected tunes).

Still one of the best djs around the world and our friend who helped us to establish our name in zürich.

Best track to characterize your productions?

I like to stay in the constraints of reduction & repetition. Which by all means I/we still didn’t accomplish to the fullest. There is a long way of finding that ever changing, never boring loop – in which genre it will take us – I can’t really say. For now it’s a quest of finding that perfect neverending 4/4 House/Techno Loop.
Baby Ford is a perfect example of this philisophy – there are so many others in diverse genres – I think every single track I mentioned here stays truth to this.

Best track to summarize your musical inspirations?

In our society mass information is the problem – even in music. It controls and disforms our senses – in a way we transform to grey dummies, who can’t get enough of everything. In electronic music it leads to tracks that only work because of their overeffected breaks – everything builds up just for the break to kick in – the constant isn’t good enough or in fact is missing. And that is the problem with most tracks that aren’t timeless – they’re seizing the moment not the endlessness.

I think a timeless track has to be reduced to the fullest (every genre has it’s own way of reduction). The reduction has to be repeated (which layer you repeat, which one functions as disharmonic element is your choice).
Through reduction we can follow the beauty of constant repetitive change/evolvement. That’s life.

Best track for an after party?

It’s hard to pick from any of Isherwood’s track. As dusty as an after hour can get in someones head – twisting and bending till infinity.