Avec un peu de recul, voici le récit de notre aventure à la Spring, rumba qu’organise Astropolis tous les ans au chateau de Keriolet, non loin de Concarneau.

Le menu de cette édition 2015 s’entamait avec Beaujean, préparant le terrain avant la team des Sonics, Octave One live, Rødhåd, Oniris et Konstantin Sibold pour finir.

Il fut impossible, dès notre arrivée sur site, de manquer le massif mapping vidéo qui venait animer la tour dominant la cour du château. Impossible non plus de ne pas perdre plusieurs minutes, hypnotisé par l’habillage lumineux de la bâtisse, de ses fenêtres et du parc.



 Impossible, enfin, de ne pas perdre ses repères au milieu d’une cour de château ou la définition sonore est juste identique, voir supérieure à celle d’un club, la voûte céleste en moins..

Tout le monde est libre de faire la fine bouche selon les envies, le degré d’affinité avec les artistes du line-up ou avec les infimes averses passagères et rafraîchissantes… mais il était très difficile ce soir là de rester insensible à ce genre d’expérience.

Au delà de tout ce qui fait la singularité de cette nuit de Keriolet, la présence d’artistes robustes au sein d’un line up qui s’est avéré cohérent s’est une nouvelle fois faite remarquer. Un démarrage en finesse par Beaujean et une montée en puissance du Sonic Crew qui ont formé le parfait tremplin pour une merveille de live des deux tontons de Motor town.

Si le live d’Octave One a pris une petite trentaine de minutes pour prendre le contrôle et entraîner la foule dans son sillage, pas un instant ils n’ont perdu en intensité par la suite, tout comme leurs camarades des heures suivantes. A la fois frénétique, impitoyable et magnanime, Rødhåd n’a fait qu’un pli de ceux qui lui faisaient face, laissant un peu de répit avec quelques pistes aux nappes douces et spatiales. Ce genre de set n’aurait certainement pas convenu à un after aux premières heures du jour, mais c’est bien en peaktime que le Dj d’outre Rhin a une nouvelle fois montré la maîtrise de son sujet.

Un peu lassés par le set d’Oniris, l’histoire n’aurait pas été complète si Konstantin Sibold n’avait pas secoué, revigoré, et enjoué les forces en présence au petit matin, allant même jusqu’à balancer plusieurs morceaux plus groovy que la moyenne des sets précédents, au grand plaisir des multiples paires de jambes (presque pas) éprouvées qui lui faisaient face.

Une édition franchement réussie selon la plupart des avis recueillis sur place, car si un line-up ou un site ne font pas toujours l’unanimité, la team d’Astropolis sait tout de même y faire pour fournir un cadre et une maîtrise d’oeuvre pour mettre en valeur une certaine idée de la fête, la belle fête.

Sur ces souvenirs encore frais, nous ne pouvons nous empêcher d’être pressés de retourner à cet autre lieu magnifique qu’est le manoir de Keroual pour l’édition estivale d’Astro qui se tiendra dans deux semaines, et pour retrouver ce public sur-motivé, et des gens qu’on aime bien écouter comme Mark Ernestus, Robert Hood, Lil Louis, Marcel Fengler, DVS1, John Digweed, Paul Woolford, Kowton, Upwellings, Skence, Pipholp, Juub, la Station Rose, Obé, LVH et bien d’autres.

Photo © Jeremy Landrein