Ben Klock, vainqueur par KO…

Line up : Ben Klock, Michael Mayer, Kenny Larkin, Madben, Sonic Crew, Ocean Gaya, Beaujean, Cyr, Georges Selector.

Après les champs et les salles, le Festival Astropolis s’est vite installé au Château de Keriolet avant de choisir le Manoir de Keroual pour des raisons de capacité et de sécurité. Chaque année, Astro revient donc aux sources chercher des forces dans ce lieu de légende. Les anciens croisés là bas se souviennent encore du live de Thomas Bangalter ou du back to back « légendaire » entre Jeff Mills et Liza N Eliaz dans la crypte du château. La Spring, c’est cet esprit rave un peu oublié, un moment unique en dehors de tout, dans un décor envoutant et massif dont la prestance en est presque déstabilisante.

Titillé à l’idée de voir Ben Klock, Kenny Larkin et Michael Mayer j’avais les sens en éveil. Après quelques heures de route, on a fini par arriver pour un barbecue accompagné du coucher de soleil. Le cadre était planté.

22h, top départ. Alors que les Sonics chauffent la cour, le chill-out voyage au gré des nappes d’ambient de Cyr, à la fois sombres et intenses, qui laissent un poil regretter le manque de caissons de basses. Débarque enfin Kenny Larkin, légende de Détroit dont la réputation et les signatures prestigieuses faisaient baver pas mal d’entre nous, à l’idée de l’entendre enfin. On a vite déchanté : un set sans vraiment de profondeur mixé à la va-vite sur contrôleur, dommage… Enchainait ensuite Madben, mais l’ayant déjà vu deux fois je suis allé supporter notre ami angevin Beaujean qui démarrait. Après quelques galettes psyché/ambient, il a fini par se laisser aller et oublier quelque peu le mot d’ordre (interdiction de faire danser dans le chill out) pour ajouter un peu de groove au grand plaisir des festivaliers présents. Le bruit courre comme quoi il aurait même terminé sur Acid Eiffel de Laurent Garnier le bougre !

Ben Klock commençait entre temps à côté. J’ai donc abandonné Jeannot, fonçant dans la cour sans échapper aux mouvements de la foule, elle aussi emportée dans l’élan de cette énergie mentale et brutale. Plus en retenue que la dernière fois ou je l’avais vu, le porte parole du temple Berghain a tout autant eu raison de moi. Des frissons ont hérissé tout mon corps lorsque Pulzar de Regal a résonné. Certainement la plus grosse claque de la soirée, une techno sans concessions.

Tandis que le soleil faisait son apparition à travers les arbres, le tiers de Kompakt, Michael Mayer prenait les platines pour clôturer ce récit. Un set sans trop de chichis, dont la variété aura cependant comblé la plupart d’entre nous. Je garde en mémoire de nombreux visages souriants, les yeux fermés, comblés par la lecture du grimoire d’un rave éveillé.