C’est avec Minilogue que Sebastian Mullaert a atteint un certain niveau de reconnaissance, un projet qu’il a développé, comme Son Kite, aux côtés de Marcus Henriksson pendant près de deux décennies. Depuis maintenant presque trois ans, les deux artistes ont décidé de prendre une pause pour pouvoir se focaliser sur leurs carrières respectives. Loin d’être paralysé par ce changement, Mullaert multiplie depuis les collaborations et semble plus inspiré que jamais avec de nombreux disques prêts à sortir en 2016. C’est à l’occasion d’un passage à Berlin avant de jouer au Tresor que nous sommes allés à la rencontre de cet homme, pour un entretien hautement spirituel, où il a évoqué ce qu’il aimerait inspirer chez les gens avec sa musique. Pour l’occasion il nous a aussi offert une superbe mixtape intitulée The Invitation et réalisée en tant que Wa Wu We, son nouveau label et projet. Une rencontre avec un artiste unique qu’on vous invite à lire.
Tu sembles très versé dans le bouddhisme zen, je me demandais si cela a toujours été le cas ou si c’est quelque chose qui s’est développé lentement ?
Dans un sens c’est en moi depuis longtemps, mes parents ont toujours étudié la religion et la philosophie. Mon père travaillait dans le département de psychologie de l’université et ma mère est écrivain. On peut dire que c’était dans l’air, ensuite j’ai commencé à pratiquer sérieusement il y a six ans.
Tu médites donc beaucoup ? Tu fais aussi du yoga ?
Je n’ai jamais vraiment fait de yoga. Mais ma femme est prof de yoga donc il nous arrive d’en faire. La méditation quant à elle fait partie de ma routine quotidienne.
Est-ce que tu penses que c’est quelque chose dont tu avais besoin pour contrebalancer le mode de vie hectique d’un DJ qui tourne ? Qu’est-ce qui t’as poussé à être plus sérieux dans ce domaine ?
Je pense que c’est le désir de trouver un sens… Pour certains cela peut se produire après une catastrophe, on trouve alors le chemin vers une pratique spirituelle. Je n’ai pas vécu ce genre de crash. Les portes s’ouvrent et cela vient vers vous. J’intègre la méditation comme je brosse mes dents. Pour moi la musique, cuisiner, voyager, passer du temps avec mes amis, tout cela est la même chose que la méditation. Laisser cela être totalement pour ce que c’est. Lorsqu’on tourne et qu’on dort peu, si l’on médite, il est plus facile de rester équilibré. Je pense que si l’on vit un peu plus simplement, on évite les choses qui peuvent provoquer des épreuves dans sa vie, il est alors plus facile de se concentrer sur l’essentiel et d’éviter la souffrance.
Comment dirais-tu que cela affecte ta musique ?
Je sens que j’ai une perspective plus claire lorsque je médite. Je peux aussi discerner lorsque je rentre dans des schémas destructeurs. Même si je rentre dans ceux-ci, je suis plus conscient de ce qui se passe en moi. Par exemple si je suis nerveux car je n’ai pas de dates. Si je commence à faire de la musique dans cet état, je ne pense pas prendre mes responsabilités en tant qu’artiste. Je veux faire de la musique lorsque je me sens reposé et plus connecté à mon être. Je veux canaliser une sorte d’énergie, cela peut être sombre ou dur, cela ne doit pas nécessairement être joyeux ou joli, mais juste honnête. Il ne faut pas que ce soit lié au stress parce que j’ai une sortie à finir. Faire ça n’est pas une question de sentiments, mais des plans, et je ne veux pas faire de la musique ainsi. Lorsque je suis stressé, je pars en forêt pour m’aérer et parfois je médite.
Tu es très proche de la nature et en même temps des machines. Est-ce une sorte de dualité ? Vois-tu encore les machines comme des machines ?
(Rires) C’est étrange, c’est difficile à traduire. On devient très proche de son équipement et j’ai beaucoup de trucs. J’utilise le digital aussi mais il y a quelque chose de spécial avec le matériel analogue, le son est produit dans l’instant par quelque chose qui vit, un oscillateur. C’est le truc réel, par contre avec un ordinateur on demande à des programmes mathématiques de faire quelque chose donc c’est plus difficile de se sentir relié. Mais ce n’est pas le principal. Pour moi la nature est un exemple magnifique de quelque chose de beau comme il est.
Pas besoin de la changer ou de la toucher.
La nature n’a pas un agenda dont je suis au courant, la forêt ne doit pas devenir meilleure. Celle autour de mon studio est un parc national et il est interdit d’y toucher. Ce n’est pas un beau parc que l’on nettoie, si un arbre tombe on n’a pas le droit d’y toucher. C’est une forêt sauvage et lorsque je vais dans une forêt comme ça, et je l’ai remarqué pour nombreux de mes visiteurs, cela a un effet direct sur soi. Tout devient facile. Je ressens fortement que nous autres humains sommes aussi basiques. Mais il est si facile de se laisser emporter par les plans, les pensées. Si je marche en forêt une heure, je suis purifié, c’est le médicament le plus rapide que je connaisse. Les muscles se relaxent, on inspire profondément. C’est quelque chose que je veux vraiment inspirer chez les gens.
Qu’en est-il de la musique ? Penses-tu que certains de tes morceaux sont intemporels ?
Si je fais un disque et que quelqu’un danse dessus ou a des émotions, cela lui appartient. Je suis un canal, c’est venu dans une forme avec mes possibilités. C’est de la musique sur un disque, cela ne restera probablement pas pour toujours. Et tant que ça existe, je pense que c’est pour les gens.
Tu n’es donc vraiment pas sujet à cette force, ce besoin : l’ego de l’artiste ?
Lorsque je parle, je ne suis pas certain à 100% de ce que je dis. Je ne sais pas grand chose et c’est un sentiment merveilleux de ne pas devoir savoir. Tu peux me dire « tu as tort Sebastian », et oui bien entendu peut-être que j’ai tort, je ne sais pas vraiment. Il y a peu de choses dont je suis certain. Je sais que je suis conscient maintenant, mais le reste…
Le concept de danse semble très important pour toi, le rituel. Te sens-tu parfois comme une sorte de chaman pour les foules qui viennent te voir ? Non pas que tu prêches une religion, mais plus que tu aides à rentrer dans un rituel, et peut-être à atteindre un autre état.
Ce n’est pas quelque chose que je m’imagine être, mais je sais que des artistes le font. Je vois vraiment cette fonction et j’y adhère. Il y a tellement de raisons de penser qu’on est plus que ce qu’on est. J’ai vraiment vu des artistes rentrer dans ces états, mais je ne l’ai jamais fait. Ce qui me vient naturellement c’est de créer quelque chose d’ouvert pour celui qui danse ou écoute. Je ne veux pas qu’on sente que je veux guider, ils vont le faire d’eux-mêmes. Nous avons tous des qualités et fonctions différentes, pour une belle soirée il faut beaucoup de gens et pas seulement un DJ, je crois que nous la faisons tous ensemble. Les gens veulent des idoles, un chaman. Ce n’est pas faux de vouloir cela, et je vois bien que certains le font avec moi, c’est ainsi. Je n’ai juste pas envie de l’encourager. Je veux que les gens soient leur propre chaman, tout le monde a une conscience, et nous avons tous ces portails vers la beauté, peu importe nos passés.
Dans ma musique ce que j’aime vraiment c’est que ce soit une situation abstraite et ouverte qui laisse les gens être eux-mêmes. Il n’y a pas de message sur ce qui est vrai ou faux. Surtout dans mon projet Wa Wu We où il y a peu de choses, juste des parfums de mélodies. Je sais que danser sur une musique qui laisse de l’espace permet de rendre les gens créatifs. On commence alors à entendre une mélodie et on vient te voir en disant qu’il faudrait ajouter quelque chose dans le morceau.
Les gens viennent vraiment te dire ça ?
C’est arrivé et je pense toujours que c’est un bon morceau car la personne a pu imaginer sa mélodie. Si on a un morceau plein d’informations il n’y a pas besoin de vous pour prendre part à la création. Le créateur ne laisse pas l’opportunité à celui qui écoute de créer lui aussi.
C’est une vue très intéressante sur le minimalisme.
Chez mes parents il y a des peintures abstraites partout, j’ai grandi avec ça. Lorsqu’on vit avec, doucement les choses changent et on commence à créer. Votre conscience voit un tableau différemment selon ce qui vous est arrivé dans la journée. Je ne suis pas dérangé par cette idée de chaman, mais je n’ai pas besoin de me voir en tant que tel. Je crois cependant que les artistes ont pour responsabilité d’être honnêtes. Ce qu’on envoie sur scène est transmis aux gens, et si on a beaucoup de merde en soi, cela l’amplifie.
De la façon dont tu crées de la musique à la couverture de ton dernier maxi, ou comment tu choisis avec attention tes mots, tout semble être un appel à l’harmonie.
Il y a une chose que je ressens fortement, c’est de vouloir vivre d’une façon qui peut rappeler aux gens d’exister, mais aussi qu’ils me le rappellent. On doit le faire ensemble et s’aider mutuellement en permanence. Un sourire, une claque, l’honnêteté, les bonnes intentions, c’est important. La vie est parfois trop hectique et on en oublie les autres et soi-même.
Tu tournes avec Ulf Eriksson ce weekend et tu viens de sortir avec lui la compilation The Dance. Ensemble vous jouez un set live hybride où il mixe des disques pendant que tu joues live. Comment avez-vous conçu cette approche ?
Nous sommes amis depuis longtemps, il est à la tête de Kontra et joue un rôle important dans la scène de Malmö. Lorsqu’avec Marcus nous avons décidé de prendre une pause avec Minilogue, il a reçu une requête du Sónar Stockholm pour un show spécial et a proposé que nous fassions un back to back. Je lui ai dit que nous pouvions essayer quelque chose d’encore plus spécial. Après quelques répétitions c’était vraiment bien et nous avons continué. Nous sommes à un point où cela marche parfaitement.
Tu viens de sortir You’re An Orchestra In The Cosmos, sur quoi travailles tu en ce moment ?
En janvier nous avons décidé de sortir un maxi gratuit sur SoundCloud, quelque chose que j’ai réalisé avec Eitan Reiter. Cela fait partie d’un live show. J’aime travailler de façon différente, donc plutôt que de l’envoyer à des labels, nous avons décidé de le donner sur SoundCloud. J’ai un maxi avec Aril Brikha prévu pour février et une autre collaboration avec Patrick Siech pour Drumcode qui sort en mars. En avril j’ai une sortie solo chez Hypercolour, et je suis impatient car c’est basé sur une partie de mon live que je joue depuis cinq années, et la plupart du temps c’est le moment le plus magique de la nuit lorsque je le joue. Tellement de choses, c’est assez fou.
Un album aussi ?
J’ai des trucs pour un album, mais je veux que cela sorte au bon moment et cela prend du temps pour que les gens remarquent votre existence. Peu de gens savent qui est Sebastian Mullaert. Cela prend quelques années de tournée et autres pour atteindre les gens. Je pense qu’il faut attendre encore un peu et ce n’est pas facile de trouver le bon label pour un album.
Dernière question avant que je te laisse partir. Tu joues très bien au violon, as-tu déjà considéré faire un album de musique électronique basé sur des instruments acoustiques classiques ?
C’est une partie de ma vision pour le prochain album. Ma fille vient de commencer à apprendre le violon, lorsqu’elle s’entraîne je m’entraîne avec elle, et c’est une bonne manière de m’y remettre naturellement. Le piano et le violon sont une grande partie de ma vie, maintenant que je suis solo, je ressens que c’est quelque chose qui va revenir dans ma musique.
Sebastian Mullaert is mostly known as Minilogue, the project he had with Marcus Henriksson and which recently had a new Korg synthesizer named after it (!). Here is the original transcript of a talk we had with the Swedish artist in Berlin, shortly before a hybrid live set show he had in Tresor with Kontra’s Ulf Eriksson. Don’t forget to check out the amazing mixtape entitled The Invitation that he kindly delivered for us under his Wa Wu We guise, and his latest collaborative EP with Aril Brikha that just came out on Mule Musiq.
You seem to be quite versed in Japanese zen buddhism, I was wondering if that was always the case or something that came over the years and slowly developed?
In a way it has been with me for a long time, my parents have been really into religion, culture and philosophy. My father worked at the university in the psychology department, my mother is an author. It was in the air in a way, and then I started to practice more seriously 6 years ago.
So you meditate a lot, do you also do yoga?
I have never really been practicing yoga. My wife is a yoga teacher so we do it sometimes here and there. Meditation is part of my daily life and of the zen practice.
Do you think that was something you needed to counterbalance the hectic life of a touring DJ? What triggered this desire to be more serious about it?
I think it’s the longing of… “What’s the point of this? What’s the meaning of life?” For some people it can happen when you have a catastrophe in your life, that’s when you find your way to a spiritual practice. I didn’t have that kind of crash. Doors open and it comes to you. I just integrate meditation like brushing my teeth. For me music, cooking, touring, spending time with my children, everything is the same as meditation. Let it be fully for what it is. When you are out touring and don’t sleep much, and then you do your meditation, it’s easier to stay balanced. I think when you live a bit more simple and avoid things that can cause drama in your life, it’s easier to stay with what is important and avoid suffering.
How would you say it affected your music?
I feel I have a more clear perspective when I meditate, I can also see when I am driven into patterns that are destructive. Even tho I am doing it, I am more aware of what is going on inside me. Like if I am really nervous because I have no bookings. If I start making music with that energy, I don’t think I am taking responsibility as an artist. I want to make music when I feel rested and more connected to my beingness. I want to canalize some kind of energy, it can be dark or hard, it doesn’t need to be beautiful and happy, just honest. It should not be because I am stressed and have a release to make. That’s not feelings, that’s planning, and this is not the place where I want to make music from. When I am stressed, I go for a walk in the forest and maybe meditate.
You are very close to nature and at the same time to machines. Would you say it is some kind of duality? Or you don’t see machines as machines anymore?
(laughs) That’s weird, it is so hard to translate. You get really close to the equipment you use. I have a lot of analogue stuff. I use digital as well but there is something special with analogue equipment, the sound is actually produced in the very moment by something that is alive: an oscillator. It’s there, it’s a real thing. What really does not connect is the computer, mathematical programs that say this happen. You can’t vibrate with that. But that’s not the main thing. For me nature is a beautiful example of something beautiful as it is.
It doesn’t need to be touched or changed.
Nature itself doesn’t have an agenda that I know about, the forest doesn’t need to become better. The one around my studio is a national park and it is not allowed to be touched. It’s not a beautiful park where people clean, it’s a forest that is wild and allowed to be as it is. When you go to a forest like this, to me at least, but I have noticed that on many people visiting me, it affects you. Everything becomes so easy. I strongly feel us humans are as basic as that as well. But it is so easy to get carried away in thoughts and plans. If I walk in the forest for an hour, I am cleared, it’s the quickest healing process I know. Muscles relax, you inspire. That’s something I really feel I want to inspire to people.
What about music? Do you feel some of your music is timeless?
If I make a record and someone dances to it and has a feeling, that’s his. I was a channel, it came to life in that form with my possibilities. It’s music and it’s on a record, it is probably not gonna stay forever. As long as it exists, I think it’s for people to use.
So you are really not subjected to the “ego of the artist?” A drive for many of your peers.
When I talk about things I am not 100% sure. I don’t really know anything, and it is a beautiful feeling of not having to know. You can tell me: “You are wrong Sebastian.” There is very few things I really know. I know I am conscious right now, but the rest I am not very sure of.
The concept of dancing seems quite important for you, the ancestral ritual. Do you sometimes feel that you are some kind of shaman for the crowds that come to your shows? Not that you are preaching a religion, but that you are helping them to be in this ritual, and maybe reach another state.
It’s not something I imagine myself as, but I know that some artists do that. I really see that function and agree with it. There is so many reasons to think you are something more than what you are. I have really felt that some artists truly went into shamanistic moments, but I have never done that. What comes naturally to me is creating something that is open for the listener or the dancer. I don’t want them to feel I want to guide them, they will do it themselves. All of us have different qualities and functions, for a beautiful dance party to happen, you need many people. Not only the DJ, and I see that all of us together make it happen. People want to have idols, we want a shaman, we want people to look up to. There is nothing wrong if you want to do that, and I see that some people do it with me, that’s part of it. I don’t feel the need to encourage it. I want people to be their own shamans, everyone has consciousness, all of us are gates to beauty whatever our packages are.
In my music what I really love is that it is an abstract and open situation for people to be themselves. There is no message about what is right or wrong. Especially with my Wa Wu We project, it’s not many things going on, there are fragrances of melodies, and I know that when you dance to music that has a lot of free space for the listener to add, you get creative, you start to hear a melody. People start coming to you and tell you that in a track you should add something like this.
Do people really tell you that?
It happens sometimes, and then I think that’s a good track because that person could think his or her melody. If you have a track full of informations, there is no need for you to take part in the creation. The creator takes away the opportunity of being a creator too.
That is a very interesting take on minimalism.
My parents place is full of abstract paintings, I am raised with that since I am young. When you live with it, slowly these things tend to be different and you start to create. Your consciousness views a painting in different ways depending on what happened to you during the day. I believe artists have a responsibility to be honest, what you send out on stage is transmitted to the people. If you have a lot of bullshit going on inside you, it will amplify it.
From the way you make music to the cover of your latest EP, or how you carefully choose your words, everything seems to be a call for harmony.
Something I feel strongly about is to live in a way that I can remind people about being, but also so they can remind me. It’s something you do together. A smile, a hug, a slap in the face, honesty, to do things with the intention for it to be good, it’s important. Life can be too hectic and people forget about others and themselves.
You are touring with Ulf Eriksson this weekend and just released with him a compilation called The Dance. Together you play this hybrid live set where you play live while he plays records. How did you conceive this approach?
We’ve been friends for a long time, he’s the head of Kontra and an important part of the techno scene in Malmö. When we decided with Marcus to take down Minilogue and focus on other things, he had a request of Sónar Stockholm for a special show and he suggested we do a back to back together. I told him maybe we can do something even more special, like a hybrid set. After a few rehearsals it was really nice and we continued. Now we have come to a point where it really flows.
You just released You’re An Orchestra In The Cosmos, what are you working on at the moment?
In january we decided to release a free EP on my Soundcloud, something I did with Eitan Reiter. It’s parts of a live show we did together. I like to work with different channels so instead of sending it to a label, we are giving it away for free. I have a new EP coming out on Mule with Aril Brikha, and another collaboration with Patrick Siech on Drumcode coming in March. In april I have a solo release on Hypercolour, I am really excited about it because it is based on a live sketch I have been playing for 5 years, and most of the time it is the most magical moment of the night when I play it. So many things this year, it’s a bit insane.
Also an LP?
I have a few things for an album, but I want an LP to come at the right moment and it takes time for people to know that you exist. If you reach out to a bigger audience, very few people know who Sebastian Mullaert is. It takes a few years to tour and do things to reach out. I feel it needs more time, and it’s not so easy to find the right place for an LP.
Last question before I let you go. You play violin very well, have you ever considered doing a classical based acoustic electronic album?
It’s part of my vision for my new album. My daughter just started learning violin, so now when she practices I take my violin and we practice together. It’s a nice way to make it come back naturally. Piano and violin are a big part in my life, I feel now that I am solo, it is something that will come back in my music.