Tu es originaire d’un lieu reconnu de l’underground, la zone 072 aux Pays-Bas. En quoi cela t’a influencé ?

Dans les années 90, il y avait à Alkmaar une grosse scène electro et techno dont Electronome, Cosmic Force, K.Notario, Edo 8 faisaient partie. Tous utilisaient du matériel en analogique et une fois arrivé au studio de Cosmic Force, j’ai su que je voulais aussi faire ça. J’ai échangé mes platines contre un sampler et une boîte à rythmes, et j’ai commencé mes premiers morceaux. On retrouvait tout le monde de cette scène fourré chez le disquaire local. Je suis allé montrer mes trucs là-bas, et j’ai pris leurs conseils pour le track suivant. Mais ce qui m’a le plus influencé c’est la techno de Detroit et en particulier le son de Jeff Mills. J’aime vraiment son côté minimaliste et futuriste, ainsi que les rythmes non attendus. De nos jours il y a encore une bonne scène techno dans ma ville. Elle est différente de celle des années 90, mais plutôt cool avec par exemple 072 Division, Michel Gueli (audiobeats.net), Remy Kruijer, …


Comment ta carrière a pris son envol ?

Après des années à jouer de la musique en live-act à différentes soirées, ma musique a finalement attiré l’attention de quelques personnes. Jeff Mills lui-même joue beaucoup ma musique, et c’est Dimi Angélis qui dirigeait le label Subsist qui m’a fait sortir Encounters, mon premier album. Après sa sortie j’ai fait quelques morceaux sur Ketra Records, Microfreak Records, et un 12” sur Belief System et Orbis Records. Ça a vraiment lancé la machine et j’ai ensuite obtenu de belles dates comme au Tresor à Berlin ou au Compound du Studio 80 d’Amsterdam.

Tous tes morceaux sont des enregistrements live, tu n’utilises pas de séquenceur. Quelles sont les émotions que tu veux transmettre avec ta techno ?

Je n’utilise pas de séquenceur dans mon studio, juste du hardware et un mixer. Je recorde la plupart de mes morceaux de la même façon que je fais mes sets live. De cette manière je sais instantanément comment et où je veux aller avec un track. J’en connais les limites, mais je suis plus créatif en travaillant ainsi. Je travaille toujours sur des concepts, avec une histoire, une image, un sentiment en tête que je tente de traduire dans ma musique.

Comment s’est produite la sortie sur Ars Mechanica (subdivision de Construct Re-Form) ?

Sylvain (Zadig) m’a contacté et demandé si je voulais lui donner un morceau pour son label. Je ne pouvais pas refuser cette offre. J’ai entendu qu’Antigone avait été celui qui avait informé Sylvain sur ma musique. Il lui a dit « tu dois écouter Mike Storm, c’est malade !! ». 



C’est donc en 2014, à la suite de l’EP d’Antigone Forbidden Galaxy que Near-Earth-Objects est sorti.

Je trouve cet EP puissant et abyssal. Quel était ici ton but ?

Le concept de Near-Earth-Objects, ces objets inconnus… Sont-ils dangereux pour nous sur notre planète ? Peut-on en changer la direction ? Quelles tailles ? Allons-nous les revoir ? Ce sont les questions que j’essaie de traduire dans ma musique. Tout est dans ce que l’on ressent lorsqu’on écoute.

Que penses-tu de la scène techno fançaise ?

Ce sera la première fois que je joue en France. Je pense qu’il y a une belle scène techno en ce moment. Je ne la connais pas assez, mais il y a sans aucun doute d’excellents artistes.

As-tu déjà joué avec des artistes de Construct Re-Form ? Tu joues vendredi au Batofar et samedi à l’Iboat pour une label night.

Ce sera la première fois que je partage l’affiche avec eux. Il y a un an je n’aurais jamais pensé jouer entre ces grands noms. Je suis donc impatient d’y être.

As-tu des projets qui arrivent sur Ars Mechanica ?

Pas de projets avec Ars Mechanica, mais je fonce s’ils veulent le refaire. Surtout car ce sont des mecs géniaux derrière le label.

Interview de Romain Tinel, traduction de Christophe.

You come from the 072 area in Netherlands known for its vibrant underground scene, can you tell us more about this scene and how it influenced you ?

In the 90 ‘s you had in my city Alkmaar (072 area) a strong electro and techno scene including Electronome, Cosmic Force, K. Notario, Edo 8 and more. All of these guys used analog gear and once when I was in the studio of Cosmic Force I knew I wanted to do that too. I exchanged my turntables for a sampler and a drummachine and made my first tracks on it. All of the guys from the scene you could always find in our local record store. There I let them hear my stuff. I took all the advices for the next track. But most of the influence for me was Detroit techno and specially the typical Mills sound. I really like the minimal sci-fi sounds and unexpected rhythms.
These days there is still a small but good techno scene in my city. Different than in the 90’s but with quite good things such as 072 division, Michel Gueli (audiobeats.net), Remy Kruijer and more.


How did your career take off from this underground scene ?

After years of making music and playing as a live-act on some local events, finally my music was appreciated by the likes of Jeff Mills. He frequently plays a lot of my music and it was Dimi Angélis who directed me to the label Subsist where I did my debut album (Encounters). After my first album release, I did some releases on Ketra Records, Microfreak Records and a 12” on Belief System and Orbis Records. After these releases it all started for me, with some really great gigs like Tresor Berlin and Compound at Studio 80 in Amsterdam.

All your tracks are live recordings, you aren’t using your computer’s sequencer. What are you trying to achieve with your techno ?

I don’t use a computer sequencer in my studio, only my hardware and the mixer. So I am recording all of my tracks just the way I am doing my live-sets. This way I get instantly how and where I want to go with a track. I know its limitations, but I find more creativity with this workflow. I always work in concepts and have a story, image and feeling in my mind and try to translate it into my music.

How did the release on Ars Mechanica (subdivision of Construct Re-Form) happen ?

Sylvain (Zadig) contacted me and asked if I wanted to release on his label Ars Mechanica. That offer I couldn’t refuse. I heard that Antigone was the man who informed Sylvain of my music. He said « listen to this guy Mike Storm, it’s amazing!!! » So here we are.

In 2014 you released « Near-Earth objects », the second release after Antigone’s EP « Forbidden Galaxy ».

I find this EP abyssal and powerful. What message were you trying to convey ?

The concept of Near Earth Objects. Unknown objects, are they dangerous for us on earth? Can you change their direction ? Are they small or big? Will we see them back again? These are questions that I try to translate in my music. It’s all about the feeling that you get from the track.



What do you think of the French techno scene?
For me it is the first time I play in France. I think there is a good techno scene now. I don’t know it good enough but there are definitely some good artists from France.

Have you played before with Construct Re-Form’s artists ? You play next friday at Batofar and next saturday at Iboat for a label night.

No this will be the first time I play with these guys at a party. A year ago I would have never thought to play between these big names. So I’m really looking forward to it.

Do you have any upcoming projects with Ars Mechanica?

No upcoming projects with Ars Mechanica but if they want to do it again I would do it for sure. Especially because there some great guys behind the label.