J’ai entendu parler du Gamma Festival pour la première fois en 2016, en voyant passer quelques vidéos d’artistes jouant là-bas. A l’époque déjà le lieu m’avait interpellé. Industriel, une structure de béton armé laissant voir la nature à l’extérieur, c’est le genre de cadre que je trouve parfaitement adapté pour la techno.

C’est alors la première édition, et cela va devenir immédiatement l’événement principal organisé par M_division, un promoteur russe spécialisé depuis 2009 dans la techno et la musique expérimentale sur Saint Petersbourg.

En 2017 le festival change de lieu et prend place dans l’usine Stepan Razin, une ancienne brasserie de la ville. C’est là que le festival atteint sa maturité (déjà), tant le lieu est incroyable, les installations visuelles le sublimant, et la programmation artistique parfaite couronnant le tout.

Les photos de cette édition me laissent sans voix, semblant sortir tout droit d’un film dystopique.

Par chance, l’édition 2018 se déroule au même endroit ; le billet acheté, relativement peu onéreux pour un festival de cette qualité d’ailleurs, je n’ai plus qu’à booker mon voyage.

Nous arrivons ainsi le jeudi soir, trop tard malheureusement pour le concert d’ouverture où joue Hauschka au Palais Belosselski-Belozerski, un magnifique bâtiment néo baroque devant lequel j’aurais l’occasion de passer en visitant la ville.

Gamma Pro

Le vendredi à lieu le Gamma Pro, un événement en collaboration avec le Mutek de Montréal. Celui-ci prend place aux studios Lenfilm, qui ont produit beaucoup de films soviétiques depuis un siècle. La première partie consiste en une discussion / conférence de professionnels du monde culturel et organisateurs de festivals, partie à laquelle nous n’assistons pas au profit d’une visite de la ville. La seconde partie est musicale avec des lives audiovisuels de Loscil, Nicolas Melmann et Deadbeat.

Il fait chaud, nous nous installons dans les chaises installées pour l’occasion.

Le canadien Loscil nous délivre une musique ambiant presque trancy par moment, alors que d’autres passages me font penser aux textures sonores de Boards Of Canada. Le premier morceau est plein d’émotion, j’en ai presque les larmes aux yeux. Sur l’écran géant derrière défilent des paysages de terres, de mer, de plages, de nuages en noir et blanc, c’est assez apaisant.

C’est ensuite Nicolas Melmann qui prend place, épaulé par Maotik pour les visuels. Melmann utilise plus d’instruments, acoustique ou non, pour un résultat moins « synthétique », et plus mystique qu’onirique. Du piano, un Theremin, des chants religieux, un genre de clarinette, des clochettes, une petite harpe portable, des cris d’oiseaux, des pleurs, de la pluie, les éléments viennent et vont, évanescents. Maotik pendant ce temps diffuse des textures colorées à l’écran, ne ressemblant à rien de spécial et contribue ainsi à l’aspect irréel de la musique.

Les chaises sont maintenant rangées, place à Deadbeat qui clôture la soirée, avec sa techno-house lente, dubby et ambiant, sur laquelle on va pouvoir danser. Les visuels sont assurés par Push One Stop, plus ordinaires, tels qu’on peut trouver sur certains logiciels de visualisation.

Nous filons ensuite au Blank, un club de la ville où a lieu l’afterparty de cette première journée. Le lieu est magnifique, fait de briques rouges et de hautes voutes qui nous projetteraient presque dans une église et donnent un aspect solennel au lieu.

C’est le français Shlømo qui joue son live, une techno assez efficace tout en restant de bon goût, à son image, et très bien produite.

Tobias reprend ensuite, avec une fois de plus une techno d’une finesse absolue. Minimaliste, sobre, sa musique est moins « catchy » aux premiers abords, mais pourtant tellement prenante, avec un groove plein de grâce.

Nous rentrons dormir ensuite, la journée ayant été longue, et le plus gros du festival étant encore à venir.

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Stepan Razin

Le samedi est le jour principal du festival, où les hostilités prennent place dans l’ancienne brasserie Stepan Razin. Le lieu est grand, avec une cour spacieuse surplombée d’une immense cheminée de briques, et deux bâtiments accueillant chacun plusieurs scènes – cinq en tout – sans compter d’innombrables salles où l’on trouve des oeuvres artistiques et des installations numériques.

Nous arrivons dès 20h pour l’ouverture, ne voulant rien rater, mais les portes n’ouvriront qu’après une bonne demi heure de retard. Cela nous permet de voir l’arrestation d’une jeune fille par la police, on ne rigole pas avec l’alcool sur la voie publique ici apparemment. Emmenée au poste, nous la recroiserons toutefois plus tard dans l’enceinte du festival.

Une fois dans la cour nous somme accueillis au son noisy d’un groupe d’une dizaine de personnes perchées dans une petite pyramide en bois. Guitares électriques, boites à rythmes déstructurées, micros transformés et autres sons non identifiés, c’est une bande son parfaite pour habiller ce premier espace qui sera plus consacré au pauses boissons, nourriture ou toilettes.

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Nous commençons la visite des lieux ; au deuxième étage du bâtiment B sont posés deux dancestacks Funktion One dans une très belle pièce aux briques blanches. La salle est légèrement éclairée en rouge, pendant que d’innombrable faisceaux beams blancs nous transpercent. C’est le Beta Stage, où Квантовый Оракул est en train de finir son set (plutôt techno ambiant si mes souvenirs sont bons) avant le live de Syberian.

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La salle suivante, très grande, n’est qu’un passage permettant d’accéder au troisième étage. Des lasers y sont installés avec des jeux de miroirs les renvoyant un peu partout. Un escalier en fer bien raide permet d’accéder au niveau supérieur, ou prend place un bar. Au fond, deux ouvertures permettent d’accéder à une autre salle toute en largeur, le Delta Stage, consacré aux performances audiovisuelles plutôt ambiant et expérimentales dans l’ensemble. Abjective y joue un superbe live ambiant sur un gros synthé modulaire, devant un écran géant où défilent des textures colorées adaptées. Encore une fois le système son n’a pas été négligé, comme dans toutes les salles où à chaque fois on trouvera des systèmes son Funktion One très puissants et bien réglés.

Nous redescendons au rez-de-chaussée où sont installées de multiples oeuvres et installations numérique dans un dédale de salles plongées dans le noir. Certaines sont interactives, à l’image de celle vous filmant via un Kinect avant de vous projeter au mur de manière totalement fantomatique.

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Dans le bâtiment A, Kobba de M_Division ouvre le Gamma Stage, qui est en quelque sorte le mainstage. C’est le plus grand dancefloor du bâtiment, tout en béton armé. Au dessus de nos têtes, d’immenses trous qui devait accueillir des cuves gigantesques ou des cheminées laissent apercevoir l’étage supérieur, où nous n’avons pas accès mais où sont installés des lumières et des structures de led. Il est rapidement suivi par Unbalance, l’un des artistes russes les plus connu du line-up.

Au quatrième étage, sur le Sygma Stage, c’est le local Shutta qui joue une bass music qui diffère quelques peu avec le reste du festival, et donc totalement bienvenue. Cette salle est recouverte de carrelage blanc sur les murs, avec en plein milieu les restes d’une énorme canalisation.

Minuit, retour sur le Gamma Stage où l’américain Drumcell vient de commencer un set à la fois dancefloor et hypnotique.

Ne voulant pas rater Cio d’Or, nous retournons dans le bâtiment B sur le Beta Stage, où Eye Que et Naya finisse un set mental. Cio égale à elle même redémarre avec sa techno ciselée et cérébrale.

Au dessus je viens de rater le live de NSI (Tobias & Max Loderbauer) malheureusement ; ils sont suivis par Shaun Baron-Carvais, plus connu sous le nom de Shlømo, qui jouait hier son live techno. Ce soir, place à une musique ambiant et dronesque grandiose, devant de magnifique visuels ; c’est très prenant, on est loin de la musique d’ascenseur.

Le temps de descendre prendre l’air et un verre nous passons devant Codex Empire qui fait son live sur le Gamma Stage. Pas le temps de rester, je l’ai déjà écouté il y a peu et Cio laisse bientôt les platines à Mike Parker sur le Beta Stage. On se retrouve au final sur la scène Arma 17 (autre promoteur Russe bien connu des amateurs de techno), pièce dans laquelle nous n’avions pas encore été, devant Lvrin qui fait un live slow-mo acid.

A côté sur le Sygma Stage c’est Huerco S qui a repris, et qui va faire un très bon set, dansant, percussif, parfois deep.

Dans les 5h du matin je passe écouter l’allemand PRCDRL qui fait un live ambiant audiovisuel chargé en émotions. Une marche de l’escalier de fer qui permet d’accéder au dernier étage à finit par céder sous le poids des milliers de ravers, ça devient un peu plus sportif pour monter et descendre. En redescendant j’écoute Invite quelques minutes sur le Beta Stage, le temps de prendre un verre ; décidément trop de choses à écouter, il faut faire des choix.

6h du matin, j’écoute la fin de DVS1 sur le mainstage, qui maitrise toujours autant les platines. Sur le dancefloor c’est toujours la rave, dans un climat bon enfant et respectueux.

C’est Ivan Logos, membre de M_division et créateur du Gamma Festival qui reprend à 6h30. Je m’éclipse quelques minutes écouter la fin de l’excellent live de Private Equity sur le Delta Stage. Après plusieurs heures d’ambiant et d’expérimental dans cette salle, quelques kicks ont immédiatement transformé une partie de la salle en dancefloor.

Avant de retourner devant Ivan Logos qui finira par le classique de Dozzy, « Gol », je m’attarde sur le Sygma Stage où Exponent – autre résident de M_division – finit son set, et où je vais découvrir l’excellent Slava Finist. Le russe nous propose une musique deep, ambiant, dubby, tout ce que j’aime.

A côté, sur le Arma 17 Stage, Sariim fait un set techno très énergique et très qualitatif. Bien qu’il soit 9h du matin mes jambes qui criaient pitié retrouvent une énergie instantanément. Sur le floor c’est la rave, les danseurs sont déchainés comme si le temps n’avait plus cours.

Après lui Hipushit prend la relève, mais je décide de rentrer ; dans quelques heures c’est l’afterparty du festival et il s’agit de garder un peu d’énergie.

En passant sur le Gamma Stage, j’écoute quelques minutes Stef Mendesidis qui est en train d’achever les derniers survivants.

Dehors dans la cour je passe devant Tyoma qui a ouvert la scène extérieure à 8h et qui joue un son plus deep / minimal ; parfait pour durer jusqu’à midi pour ceux qui le souhaitent.

 

Quartariata art-residence

L’afterparty du Gamma a lieu dans un pavillon à côté du magnifique Palais de Peterhof, à une quarantaine de minutes du centre-ville de Saint Petersbourg. Après une visite du palais, nous arrivons sur place, où Coma Soul joue dehors sur la terrasse un live techno pop assez sympa au soleil.

Après lui Symphocat va jouer une musique beaucoup plus sombre qui va totalement trancher avec le live précédent et le lieu, presque trop ensoleillé tout d’un coup. Accompagné d’une chanteuse – flutiste, d’un violoncelliste et d’un saxophoniste, Symphocat délivre un live très poignant. Entre ambiant et expérimental, sa musique est très cinématique et pourrait habiller certains films ; à la limite de l’inquiétant par moment, l’écoute ne peut être qu’attentive et ne souffre pas la distraction.

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A l’intérieur, Lluck fait un set entre deep-house et micro-techno qui n’est pas sans rappeler Daniel Bell.

Sur la terrasse, l’américain Hypoxia dévoile son live plutôt dark ambiant, basé sur un synthé modulaire épaulé d’un macbook.

Dans le pavillon, sous les combles, une dizaine d’enceintes diffusent des soundscapes ambiant ou bruitistes de manière spatialisée. Une manière sympa pour se poser quelques minutes. Certains tentent quelques pas de danse contemporaine.

J’attend avec impatience le B2B de Cio d’Or et Mike Parker qui doivent reprendre après le live industriel, noisy de O/H. Leur set sera à leur image, mental et hypnotique. Petit à petit le jour se lève dans la salle (à partir de 4 heures du matin environ à cette époque de l’année à Saint Petersbourg).

Epuisés mais rassasiés par ces trois jours intenses, nous rentrons dormir.

L’alliance de la rave et de l’art

Le Gamma réussit une parfaite alliance entre rave, avec ce que ça comporte de danse, de musique, de fun, et d’art, avec des installations numériques, des oeuvres intéressantes, étonnantes, belles ou étranges, et une musique de qualité.

Le lieu, immense, est parfaitement adapté à un tel événement, suffisamment grand pour proposer une multitude de chose, en découvrir par hasard en passant une porte, mais avec des espaces assez confinés pour ne pas se sentir perdus et garder un sentiment d’intimité.

Encore relativement peu connu à l’international, même si cela devrait changer, le festival est peuplé de gens relativement variés, entre techno / party freaks, créatures du futur, amateurs d’art mais aussi des gens arborant des looks très simples. On sent que les gens ne sont pas venus par hasard, sachant se tenir, respectueux des installations, des autres et d’eux-mêmes, tout en sachant se lacher sur le dancefloor.

Bien organisé, on ne perd pas son temps dans des queues en permanence, ni à retrouver ses potes.

Le seul défaut que je vois est cette impression de rater en permanence des artistes, ne pouvant me dédoubler pour être présent sur toutes les scènes. On a vu pire comme situation !

Totalement recommandé.

I heard about the Gamma Festival for the first time in 2016, when i saw a few videos of artists playing there. At the time already the place attracted me. Industrial, a concrete structure allowing to see the nature outside, it is the kind of frame which I find perfectly adapted for techno music.

This was the first edition of what will immediately become the main event organized by M_division, a Russian promoter specialized since 2009 in techno and experimental music in St. Petersburg.

In 2017 the festival changes location and takes place in the Stepan Razin factory, a former brewery in the city. This is where the festival (already) reaches its maturity, as the place is incredible, the visual installations sublimating it, and with a perfect artistic curated line-up.

The photos of this edition leave me speechless, seeming to come straight out of a dystopian movie.

Luckily, the 2018 edition takes place at the same venue ; the ticket purchased, relatively inexpensive for a festival of this quality by the way, I just have to book my trip.

We arrive on Thursday night, unfortunately too late for the opening concert where Hauschka plays at the Belosselski-Belozerski Palace, a magnificent neo-baroque building in front of which I’ll have the opportunity to pass during the visit of the city.

Gamma Pro

Friday is Gamma Pro day, an event in collaboration with the Mutek of Montreal. It takes place at Lenfilm studios, which have produced a lot of Soviet films for a century. The first part consists in a discussion / conference of professionals from the cultural world and festival organizers, part we do not attend for the benefit of a visit of the city. The second part is musical with audiovisual lives from Loscil, Nicolas Melmann and Deadbeat.

It’s hot, we settle in the chairs installed for the occasion.

The Canadian Loscil delivers us ambient music that is almost trancey at times, while other passages remind me of the sound textures of Boards Of Canada. The first piece is full of emotion, I almost have tears in my eyes. On the giant screen behind stream landscapes of land, sea, beaches, black and white clouds, it is quite soothing.

Nicolas Melmann then takes place, assisted by Maotik for the visuals. Melmann uses more instruments, acoustic or not, for a result less « synthetic », and more mystical than dreamy. A piano, a Theremin, religious singings, a kind of clarinet, bells, a small portable harp, cries of birds, tears, rain, the elements come and go, evanescent. Maotik meanwhile diffuses colorful textures on the screen, not looking like anything real and thus contributing to the unreal aspect of the music.

The chairs are now arranged, it’s time for Deadbeat to close the evening, with his slow, dubby and ambient techno-house, on which we will be able to dance. The visuals are done by Push One Stop, more ordinary, as some that can be found on some visualization softwares.

We then go to Blank, a club in the city where the afterparty of this first day takes place. The venue is beautiful, made of red bricks and high vaults that would project us almost into a church and give to it a solemn appearance.

It is the French Shlømo who plays his live, functional but tasteful techno, to his image, and very well produced.

Tobias then continue, with once more time a techno of absolute fineness. Minimalist, sober, his music is less « catchy » at first, but yet so captivating, with a groove full of grace.

We then go back to sleep, the day having been long, and the biggest part of the festival being still to come.

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Stepan Razin

Saturday is the main day of the festival, where hostilities take place in the old Stepan Razin brewery. The place is large, with a spacious courtyard overhung by a huge brick chimney, and two buildings each hosting several scenes – five in total – not to mention innumerable rooms with artistic works and digital installations.

We arrive at 8pm for the opening, not wanting to miss anything, but the doors will open half an hour late. This allows us to see the arrest of a girl by the police, it seems they are serious about alcohol on the street here. Taken to the police station, we will see her later in the festival.

Once in the courtyard we are greeted by the sound of a group of about ten people perched in a small wooden pyramid. Electric guitars, destructured drum machines, transformed microphones and other unidentified sounds, this is a perfect soundtrack to fit this first space that will be dedicated to drinks, food or toilet breaks.

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We begin the visit of the venue ; on the second floor of building B are two Funktion One dancestacks in a beautiful white brick room. The place is slightly lit in red, while innumerable white beams penetrate us. This is the Beta Stage, where Квантовый Оракул is finishing his set (rather ambient techno if my memories are good) before the live of Syberian.

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The next room, very large, is only a passage to access to the third floor. Lasers are installed with mirrors sending them back everywhere. A steep iron staircase provides access to the upper level, where a bar is located. In the back, two apertures allow access to another full width room, the Delta Stage, dedicated to audiovisual performances, rather ambient and experimental in general. Abjective plays a superb ambient live on a large modular synth, in front of a giant screen on which streams colorful textures. Again the sound system has not been neglected, as in every other rooms where we find every time very powerful and well adjusted Funktion One sound systems.

We go down to the ground floor where are installed multiple works and digital installations in a maze of rooms plunged in the dark. Some are interactive, like the one that film you with a Kinect before projecting you to the wall in a totally ghostly way.

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In Building A, Kobba from M_Division opens the Gamma Stage, which is the mainstage. It is the biggest dancefloor of the building, all in reinforced concrete. Above our heads, huge holes that would accommodate gigantic vats or chimneys reveal the upper floor, where we have no access but where are installed lights and LED structures. He is soon followed by Unbalance, probably the most known russian artist of the line-up.

On the fourth floor, on the Sygma Stage, it is the local Shutta who plays a bass music that differs a bit with the rest of the festival, and therefore totally welcome. This room is covered with white tiles on the walls, with the remains of an enormous pipe in the middle.

Midnight, back on the Gamma Stage where the American Drumcell has just started a dancefloor and hypnotic set.

Not wanting to miss Cio d’Or, we go back to Building B on the Beta Stage, where Eye Que and Naya finish a mental set. Cio equal to herself starts with her chiseled and cerebral techno.

Above I just missed NSI (Tobias & Max Loderbauer) live unfortunately ; they are followed by Shaun Baron-Carvais, better known under the name of Shlømo, who played his live techno yesterday. Tonight, place to an grandiose ambient and dronesque music, in front of magnificent visuals ; it is very thrilling, far from being elevator music.

Getting downstair to get some fresh air and a drink we pass in front of Codex Empire who plays is live on the Gamma Stage. No time to stay, I already listened him recently and Cio soon leaves the turntables to Mike Parker on the Beta Stage. We find ourselves in the end on the Arma 17 stage (another well-known Russian techno promoter), in a room in which we had not been yet, in front of Lvrin who makes a slow-mo acid live.

Next to it on the Sygma Stage, Huerco S has taken over, and will make a very good dancefloor, percussive and sometimes deep set.

In the 5 am I go listen to the German PRCDRL who plays an emotional audiovisual live. A step of the iron staircase which gives access to the last floor finally broke under the weight of thousands of ravers, it becomes a little more sporty to go up and down. Going back downstairs, I listen to  Invite a few minutes on the Beta Stage, the time to have a drink ; definitely too much to listen to, you have to make choices.

6am, I listen to the end of DVS1 on the mainstage, who still masters the turntables. On the dancefloor it’s the rave, in a good and respectful vibe.

Ivan Logos, member of M_division and creator of the Gamma Festival resumes at 6:30. I miss for a few minutes to listen to the end of the excellent live of Private Equity on the Delta Stage. After several hours of ambient and experimental in this room, some kicks immediately transformed a part of the room in a dancefloor.

Before returning to Ivan Logos, which ends with Dozzy’s classic « Gol », I linger on the Sygma Stage where Exponent – another resident of M_division – finishes his set, and where I will discover the excellent Slava Finist. The Russian offers us deep, ambient and dubby music, everything I like.

Next door, on the Arma 17 Stage, Sariim makes a very energetic and very qualitative techno set. Although it is 9:00 am and my legs are screaming pity i find a new energy instantly. On the dancefloor it’s the rave, the dancers are unleashed as if the time had run out.

After him Hipushit takes over, but I decide to leave ; in a few hours it’s the afterparty of the festival and i want to keep a bit of energy.

While walking through the Gamma Stage, I listen for a few minutes Stef Mendesidis who is finishing the last survivors.

Outside in the yard I pass Tyoma who opened the outdoor scene at 8am and plays a more deep / minimal sound ; perfect to last until noon for those who want it.

Quartariata art-residence

The Gamma’s afterparty takes place in a pavilion next to the magnificent Peterhof Palace, about forty minutes from the city center of St. Petersburg. After a visit of the palace, we arrive on the spot, where Coma Soul plays outside on the terrace a quite nice techno pop live in the sun.

After him Symphocat will play a much darker music that will totally settle with the previous live and the place, almost too sunny all of a sudden. Accompanied by a singer – flutist, a cellist and a saxophonist, Symphocat delivers a very poignant live. Between ambient and experimental, his music is very cinematic and could be in some movies ; almost disturbing at times, listening can only be attentive and does not suffer distraction.

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Inside, Lluck makes a set between deep-house and micro-techno that is reminiscent of Daniel Bell.

On the terrace, the American Hypoxia reveals his rather dark ambient live, based on a modular synth supported by a macbook.

In the pavilion, under the eaves, a dozen speakers spatially broadcast ambient or noiseist soundscapes. A nice way to laid back a few minutes. Some are trying a few steps of contemporary dance.

I am looking forward to the B2B of Cio d’Or and Mike Parker who have to take over after the industrial, noisy live of O/H. Their set will be in their image, mental and hypnotic. Little by little, the day rises in the hall (from 4 o’clock in the morning at this time of the year in St. Petersburg).

Exhausted but satiated by these three intense days, we go back to sleep.

The alliance of rave and art

Gamma achieves a perfect alliance between rave, with what it involves of dance, music, fun, and art, with digital installations, amazing, beautiful or strange, interesting works, and quality music.

The place, immense, is perfectly adapted to such an event, big enough to propose a multitude of things, to discover things by chance passing a door, but with spaces quite confined to not feel lost and to keep a feeling of intimacy .

Still relatively unknown internationally, even if it should change, the festival is populated by relatively diverse people, between techno / party freaks, creatures of the future, art lovers but also people wearing very simple looks. It feels that people did not came by chance, knowing how to behave, respectful of the facilities, of the others and of themselves, while knowing how to let go on the dancefloor.

Well organized, we do not waste time in queues permanently, nor to find his friends.

The only flaw I see is this impression of constantly missing artists, unable to split to be present on all scenes. We saw worse as a situation !

Totally recommended.