Cela fait un an que le nom de PEEV s’immisce dans les line up de belles soirées, de la 75021 au 6b de Saint-Denis (93) aux Haste à Lyon. L’homme qui se cache derrière n’en est pourtant pas à son premier coup d’essai, loin de là.

Pierre Serafini, de son vrai nom, signe depuis déjà plus de 10 ans des sets sous le nom d’Opti. Sous ce blaze, il continue à balancer des productions et des mixes d’une musique électronique tournée vers l’ambient et la musique expérimentale. Mais depuis quelques temps, cela le « titillait », comme il dit, d’exprimer davantage ses envies d’une techno « plus industrielle, plus rentre dedans ». « Au départ, quand j’écoutais de la techno, c’était en soirée, nous dit-il, mais j’étais plus tourné vers l’IDM. La techno, j’ai vraiment découvert sur le tard. » Avec toute cette vague suivie par les potes de Sonotown – pour qui il écrivait déjà des articles pour le blog, mais aussi ce gros mouvement à Lyon (où il vit) qui est passé en quelques années de la bass music à la house UK, puis à la techno de Blawan, Surgeon…

Il fonde alors, avec les mecs de Total Rez, l’asso Haste sur les cendres de son ancien label Airflex Labs. Le but : faire des événements dirigés justement vers la techno UK. C’est à la même époque que les sonorités d’Opti commencent à se durcir, à être plus techno. « Je commençais à mélanger un peu trop les deux, dit-il, certains étaient un peu surpris. » D’où le choix de séparer ces deux versants en deux entités distinctes. Avec PEEV, ce sera cette techno qui le rapproche des Voiski, Dscrd, HXB, ce goût pour « le son texturé, avec une grosse patte underground ».

Et c’est bien ce que l’on peut entendre sur ce podcast, qui reprend aussi quelques classiques techno de tous horizons (Londres, Berlin, de l’Espagnole, de Birmingham…) qui ne se cloisonne pas à une seule chapelle. « C’est une sélection de tracks que je serai sûr de jouer face à un public large, dit-il. C’est aussi un set qui cherche à raconter quelque chose, avec cette ambiance un peu science-fiction, un peu dark, industrielle, mentale, qui monte en pression sur la durée. Il y a des sets qui se veulent très quali, uniquement sur vinyles ou très techniques, mais c’est aussi intéressant de raconter une histoire. C’est peut-être mon côté ambient qui s’exprime. Ce n’est pas un set de puriste, mais une espèce de voyage, assez cinématographique, à se mettre dans le casque avant de sortir en club. »