Steevio, l’un des orgas du fameux festoch Freerotation se déroulant au Baskerville Hall Hotel en Angleterre (sacré deuxième et premier au classement des meilleurs festivals du mois d’aout par Resident Advisor en 2008 et 2009), est aussi connu pour sa maitrise des synthés modulaires.
Impliqué depuis 1982 dans la musique électronique, il fut manager de Sidewalk, un club electro/breakdance de Newcastle et officiait dans Acid, un groupe d’electro-funk. En 1984 il est devenu guitariste dans le groupe Dead Flowers. Ce n’est qu’en 1994 qu’il s’attaquera à la techno sous de nombreux pseudos dont l’aboutissement fut en 2000, lors de la création de Mindtours, son label avec Suzybee. Lequel est dédié à ses productions qu’il qualifie d’un mélange de « techno à la fois deep et funky et de rythmes breakés ». Lors de la création de Freerotation avec Suzybee en 2008, le label sera mis en standby.

En 15 ans de production sur hardware, Steevio s’est fait une sérieuse réputation. En attestent ses 18 sorties qui font que l’on se demande quand même pourquoi il ne tourne pas plus… Le fruit de son travail est un son sorti tout droit de sessions à jammer sur son synthé modulaire que ce soit en studio ou sur scène. Il fait aussi des performances associées aux visuels de Suzybee, une sorte de live hybride sur Ableton avec un Moog Voyager et quelques autres synthés. C’est donc avec impatience et une grande attention que je me suis rué sur les premières previews disponibles de ce dernier EP sorti le 17 février.

C’est donc sur Llif que commence ce voyage, on se laisse vite happer par ces rythmes syncopés et ces sonorités rappelant quelques bons vieux tracks de Minilogue. On enchaine sur Chwerthin, et c’est alors qu’entre en scène un kick plus appuyé soutenu par une basse et une rythmique aux grooves irrésistibles dont s’échappent de douces mélopées qui viennent nous envouter. L’autre face du disque se veut plus breakée. Tylwith aborde un penchant plus froid, le genre de track qu’on aimerait entendre dans un lieu désaffecté. L’épopée se terminera donc sur le très hypnotique Perthynas. La rythmique breakée est toujours présente mais l’ambiance s’est adoucie pour laisser place à une ligne de basse plus ronde qui vient nous enlacer pour ne plus relâcher cette étreinte si agréable. Un morceau parfait pour dépressuriser un set ! Le Modular Techno Vol.3 ne faillira donc pas à la règle, un groove implacable et une finesse quasi incomparable qui font de vinyle un must have !

Arnaud Combeuil