Salut Daniel,
Comment vas-tu?
C’est la 5e fois que tu viens en France cette année, un pays où les gens apprécient vraiment ta musique. Content d’être de retour? Des souvenirs particuliers de ta dernière fois ici?

Salut, d’abord merci d’avoir pris le temps de me parler, quel plaisir!
A vrai dire j’ai habité en France les 9 premiers mois de cette année parce que j’y travaillais la journée en tant que cuisinier!
Ceci dit, j’ai eu la chance de pouvoir jouer beaucoup de dates à Paris et alentours cette année, tout était vraiment super. Mon dernier souvenir c’était à la 75021 au 6B à Saint Denis en septembre, c’était vraiment incroyable, et juste après j’ai eu un coup de téléphone qui me disait de bouger mon cul en banlieue sud où des amis faisaient une after dans une baraque magnifique, où j’ai joué et dansé jusqu’au petit matin. Un dernier souvenir quasi-parfait, avec des fêtes et des gens incroyables.

Depuis 2 ou 3 ans, il y a eu une certaine ouverture d’esprit autour de la scène house et techno en France. Es-tu surpris de cette énergie, de cette nouvelle façon de penser?

Réponse courte oui.
Réponse longue : J’étais venu à Paris quelques fois l’année dernière et j’avais été impressionné par l’énergie que j’ai vue aux fêtes où je suis allé. Paris a quelque chose de spécial en ce moment, on pourrait dire un esprit pionnier autour de la musique house et la techno. Ca a été un grand honneur de pouvoir jouer un petit rôle là-dedans et de participer à une telle quantité de soirées et d’évènements qui semblent continuer sans s’arrêter.
Surtout les gens derrière Sonotown pour leur niveau d’ambition, et leur approche hyper-professionnelle, et l’équipe Bastion for leur passion pure et leur idéalisme, pour en citer quelques uns.

Parle nous un peu de la scène Danoise?

Copenhague est une petite ville mais elle a vu une augmentation progressive mais constante de la popularité de notre musique. Avec des amis, nous organisons les fêtes de la CUP (Copenhagen Underground Posse) depuis deux ans, en essayent de garder les choses dans l’underground et en soutenant des DJs locaux. Nous bookons aussi des gens autour qui nous inspirent (notamment DJ Spider, Jakim Murphy, Jenifa Majanja, Jus Ed, ou Amir Alexander).

Et quel type de musique est-ce que tu écoutes chez toi ou quand tu étais gamin, qui a influencé ton approche de la musique?

J’écoute principalement toutes sortes de hip hop, de soul, disco et funk, mais aussi beaucoup de house, techno et drum n bass

Tu as travaillé avec Jus-Ed il y a 3 ans avec en tant que 2400 Operator. On a vu une vidéo marrante de toi d’ailleurs sur Youtube en train de faire des burgers pour tous et de travailler dans une très bonne atmosphère? Peux- tu nous en dire plus sur cette collaboration, comment a-t-elle commencé?

En fait je suis rentré en contact avec Jus Ed en travaillent comme booker au club qui s’appelait Dunkel. A peu près au même moment où je l’ai fait jouer, je venais de finir quelques tracjs avec mon ami et coloc Troels, qui a l’époque était déjà un producteur et DJ de drum n bass assez reconnu. Nous voulions tous les deux explorer la possibilité de créer des béats de house, et franchement j’ai juste filé un CD à Jus Ed pour avoir son feedback.
Quand il m’a écrit peu après pour nous dire qu’il voulait le sortir, je n’y croyais pas! L’année d’aprèsn Ed est venu pour une date et quelques vacances, et on a fini par faire un ensemble qui s’appelle « Ed in tha house’, et qui est sorti comme une partie du Endurance EP (et la vidéo des burgers était de cette session studio-là ;))

Après ça tu as sorti ton EP « NV electro » sur Tartelet ?

Oui Tartelet a longtemps été un label établi ici à Copenhague et quand ils nous ont proposé de faire un disque pour eux on a accepté. Avant ç on avait en fait sorti un autre track qui s’appelle « the feeling » sur leur compil du 5e anniversaire. Et en même temps on a fait une collaboration sur certains tracks avec notre bon ami Samuel Andre Madsen qui est finalement sorti sur UQ aussi, un double 10″ qui s’appelle Picnic Basket.

Pourquoi as-tu attend si longtemps avant le deuxième EP?

C’est en fait ce qui arrive parfois à cause des retards, des usines de pressage, du mastering et tout le bordel.

En ce moment il est un peu dur de se faire un nom dans le monde de la musique électronique. Est-ce que tu n’es pas tenté de monter ton propre label? D’une certaine façon est-ce que ce ne serait pas plus facile de contrôler tout les éléments du processus créatif?

Je ne suis pas sûr d’être complètement d’accord, et lancer un label n’est pas une carte blanche vers les étoiles.
Je pense que si tu bosses dur, que tu es passionné et que tu t’y connais, je suis sûr que tu peux trouver ton chemin dans la scène, mais c’est important de ne pas trop pousser et de te laisser grandir comme personne, artiste, DJ, musicien etc. C’ est aussi pour ça que je ne balance pas une tonne de releases, de mixes ou d’autopromo. Pour moi ça doit venir dans une phase naturelle, qui est adapté à moi et à la phase de vie dans laquelle je suis.
Ceci dit je travaille en moment pour sortir un label en 2014 afin de mettre en avant le jeune talent, en me concentrant sur la scène locale ici à Copenhague.

On te connaît comme producteur et DJ deep house mais dans quel sens est-ce que tu vois ton style de production évoluer? En restant dans la house music ou en évoluant vers autre chose?

Je n’ai eu qu’une seule sortie solo pour l’instant mais en termes de style je ne m’engagerai jamais à un genre spécifique, même si mon coeur bat un peu plus vite avec les la deep house qui groove.
Il y a plein de trucs en cours, mais seul le temps dira ce qui sort et ce qui reste caché sur mes disques durs et mes disquettes.

En parlant de l’avenir, qu’est-ce qu’on peut attendre de toi en 2014? Une nouvelle sortie en tant que 2400 Operator ou un projet solo? Des dates de prévues?

En ce moment Troels et moi ne travaillons pas sur des sorties 2400 Operator parce qu’on est tous les deux occupés ailleurs. Commencer un label et continuer à faire des jams dans le studio tout seul ou avec d’autres, chercher de l’inspiration et continuer à évoluer en tant qu’artiste, c’est sur ça que je veux me concentrer. On continuera à faire les fêtes CUP bien sûr, et il semblerait que je sois de retour à Paris bientôt.

Merci Daniel.